Est-ce l’inépuisable nostalgie des années 50, période d’origine de ce style ? Est-ce la généreuse curation des seventies par la haute-couture et le cinéma ? Est-ce la pureté des lignes ou les imposants volumes de béton qui signent ce renouveau ? Le Brutalisme marque cette année un remarquable retour en grâce.
Chez LC Design on craque pour ce style imposant et très créatif au délà de ces lignes épurées et rigoureuses. Inspiré des travaux de l’architecte franco-suisse Le Corbusier, (dans sa volonté de laisser la forme brute du matériau transparaître sans modification), le Brutalisme se développe à la même période que le Pop art. Il se caractérise par l’usage du béton, de l’acier et même du verre pour leurs caractères rugueux.
Cette architecture se révélera dans la réalisation de bâtiments institutionnels et d’universités au Royaume-Uni, en France, au Québec, en Europe de l’Est et aux États-Unis.
Le brutalisme concrètement !
Construire efficace, c’est à dire vite et à moindre coût, tel est le credo du Brutalisme outre-manche, avec le souci de répondre aux impératifs de reconstruction, d’explosion démographique et de densification urbaine.
Cette réflexion s’illustre parfaitement à travers la réalisation du Brunswick center, mondialement connu et incarnation parfaite des besoins évoqués ci-dessus.
Le Royal National Theatre à Londres dessiné par Denys Lasdun, illustre quant à lui l’adaptation du Brutalisme aux batiments à vocation culturelle.
Au Québec, c’est également dans la construction d’équipements culturels que l’on trouve de belles illustrations du Brutalisme : « des édifices le plus souvent massifs et donnant aux arts de la scène une adresse de prestige » selon André Lavoie – Le Devoir. En témoigne le Grand Théâtre de Québec conçu par l’architecte Victor Prus.
Le Canada comme les Etats-Unis, ont su également utiliser le Brutalisme dans la construction d’édifices institutionnels, culturels mais également universitaires, avec notamment l’exemple du Centre Universitaire de l’Université du Manitoba (Architectes : Waisman Ross Blankstein Coop Gillmor Hanna) ou du fashion institute de New-York (détail en photo de Une).
En France, l’auditorium Maurice Ravel de Lyon (Delfantte & Potier), la Tour Totem à Paris (Andrault & Parat), et un nombre impressionnant de constructions de banlieues que l’on peut retrouver dans l’ouvrage de Laurent Kronental « Souvenir d’un futur ».
Le brutalisme aujourd’hui !
Loin d’être démodé, ce mouvement retrouve ses lettres de noblesse notamment dans la production culturelle contemporaine.
Le Palacio d’Abraxas à Noisy-le-Grand (Ricardo Bofill) est mis en avant dans le film Hunger Games après avoir servi de décor, il y a déjà quelques années au film de Terry Gilliam « Brazil ».
Les éditions Phaïdon sortent un magnifique ouvrage, «Archi Brut », véritable manifeste visuel qui offre un large aperçu de ce style architectural souvent décrié et controversé. Un livre pour réhabiliter un style tombé en désuétude au cours des années 80.
Paulo Mendes da Rocha, architecte Brésilien né en 1928 et porteur du Brutalisme Brésilien se voit décerné en 2016 la médaille d’or royale du RIBA*, le lion d’or de la biennale d’archirtecture de Venise et le Praemium Imperiale International Arts Award de la JAA … Ci-dessus le musée National « Dos Coches » de Lisbonne, magnifique illustration de ce que peut-être le Brutalisme aujourd’hui.
Enfin, pour sa sixième édition, le festival Circulations, installé au Centquatre à Paris a annoncer le lauréat du Prix du Public : le photographe Laurent Kronental (mentionné précédemment pour « Souvenir d’un futur »).
Selon la formule consacrée, le Brutalisme a donc encore de beaux jours devant lui !
Liens :
http://www.laurentkronental.com/
https://issuu.com/borissauboy/docs/memoire_boris_sauboy_2.0